A un mois, jour pour jour, de la sortie de Saawariya, la tension doit aller crescendo chez le metteur en scène, Sanjay Leela Bhansali, mais surtout chez les deux interprètes débutants du film, Sonam Kapoor et Ranbir Kapoor, pour qui ce premier film a valeur de coup d‘essai. L’avenir de ces jeunes gens se joue littéralement sur Saawariya tant les attentes du public et de la critique semblent être immenses.
Pour oublier un peu cette pression, je propose cette question d’aspect fantaisiste mais qui peut, en définitive, indiquer l’évolution du cinéma indien dans sa représentation de la minorité musulmane de l’Inde.
On sait, en effet, selon les premières indiscrétions sur l’histoire du film, que Saawariya raconte l’histoire d’amour d’un Hindou et d’une Musulmane. Or, cette configuration n’est pas nouvelle. Si l’on se penche sur l’histoire récente du cinéma hindi, on peut citer quelques cas similaires: Bombay, Dil Se, Veer-Zaara, etc.
Bollywood a rarement été juste avec les personnages musulmans. Ils sont souvent simplifiés, quand ils ne deviennent pas des clichés ou des caricatures. Toutefois, les spectateurs musulmans sont, la plupart du temps, les premiers à rire des scènes où ils sont tournés en dérision, preuve qu’ils ne sont pas si violents qu’on veut bien le faire croire.
On se souvient que par le passé, de nombreux personnages masculins ont étés obligés de se couvrir de la burqa islamique pour pouvoir rencontrer secrètement leurs dulcinées. Dans Mera Faisla, par exemple, une séquence chantée hilarante montre un Sanjay Dutt en burqa démasqué par une bande de filles dans un vestiaire. Plus récemment, Khushi comporte une scène dans laquelle un personnage secondaire, ami de Fardeen Khan, s’habille en burqa pour aller chez sa petite amie qui est la fille d’un chef de la mafia.
Même Rishi Kapoor [le père de Ranbir Kapoor] s’est prêté à ce genre de facéties. Il a interprété des personnages de musulmans plus d’une fois. On se souvient surtout de sa prestation dans Amar Akbar Anthony où il était accompagné de Neetu Singh [son épouse à la ville]. Mais c’est dans Rafoo Chakkar, un remake de Certains l’Aiment Chaud, qu’il revêt la burqa pour séduire Neetu Singh.
Alors, Ranbir Kapoor portera-t-il ou non la burqa dans son premier film? La réponse dépendra de la volonté de Sanjay Leela Bhansali de rendre hommage à ces films que nous venons d’évoquer, et de faire un clin d’œ il à Rishi Kapoor. Peut-être, qu’au contraire, le metteur en scène inventera-t-il un nouveau gimmick, une nouvelle façon de faire de l’humour avec des personnages musulmans.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire