« Je suis comme un robinet. Je peux pleurer et rire sur commande. »
Sonam est une fille hyper-active qui ne déteste rien tant que ne rien faire. Et c’est pourtant ce qu’on lui a demandé de faire pour une grande partie du film de Sanjay Leela Bhansali. « J’ai dû rester immobile très longtemps, alors que j’ai plutôt l’habitude de vivre des émotions intenses en permanence. »
C’est un peu ce qu’elle a vécue durant la période précédant la sortie de Saawariya. « Je suis le genre de personne qui ressent tout en même temps. Je ressens les choses trop intensément. Toutes les émotions sont accentuées. Je suis une personne extrême, et je pense que c’est effrayant. »
Elle a toujours été passionnée par les arts créatifs et c’est ce qu’elle est allée étudier à l’United World College de Singapour, où elle s’est spécialisée dans la décoration d’intérieur.
« Je ne me suis jamais vraiment intéressée au métier d’actrice. […] Il m’est arrivé de réciter des monologues pour des pièces, mais c’était uniquement parce que j’avais écrit ces textes moi-même. Sinon, je n’ai jamais souhaitée devenir une actrice; une danseuse, peut-être, mais pas une actrice. »
C’est lors du tournage de Black que les choses ont changées. Elle était alors l’assistante de Bhansali. « Le premier jour du tournage, M. Bhansali m’a regardé et m’a dit ‘Toi, tu es une actrice’. C’est là que le déclic s’est produit dans mon esprit. Et puis, j’ai réalisée ‘J’aime bien ce que Amitabh Bachchan et Rani Mukherjee font, face à la caméra, ça m’intéresse un peu plus, pourquoi pas?’. »
Sonam apprend la danse Kathak depuis l’âge de six ans. « Comme dans la danse, l’art dramatique vous apprend à utiliser votre corps comme un outil. Je pense que c’est beau: créer des gens, créer des personnages, en utilisant votre personnalité même. »
« Je suis obsédée par l’œuvre de Sanjay Leela Bhansali. J’y trouve plusieurs niveaux d’interprétation. Je veux dire que Devdas n’est pas seulement un film commercial. Il y a des émotions intensifiées et des personnages abîmés dans un décor magnifique. Il sur-dramatise tout: c’est pour toucher le public des premiers rangs. Mais les spectateurs plus élitistes peuvent aussi apprécier les différentes nuances de son film. J’aime beaucoup les différentes couches qu’il donne à son travail. Tout est joliment pensé, joliment synchronisé. »
Il est notoire que Bhansali est un perfectionniste. « Oui, mais il est en même temps quelqu’un de très spontané qui aime improviser. Et cette contradiction est étonnante. Quelqu’un qui pense tellement à quelque chose et qui, tout à coup, peut être impulsif; je pense que c’est cela qui fait de lui un tel génie. Je pense que j’ai appris ça de lui, penser que vous devez faire le trajet entre les points A et B, mais en sachant que ce parcours peut être spontané. J’aime ça. »
« [Bhansali] est le meilleur réalisateur avec lequel on peut travailler […]. Il vous donne l’espace et le temps dont vous avez besoin. Et si vous avez conscience qu’il vous offre cela, vous essayez de faire de votre mieux, le plus vite possible pour l’intérêt du producteur. Je suis la fille d’un producteur aussi. »
Sonam Kapoor aime tous les films de son père, Anil Kapoor. Elle sait apprécier aussi bien Lawrence d’Arabie que des films typiquement bollywoodiens comme Chak De India, jusqu’au premier film produit par son père, Gandhi My Father. Elle a aussi beaucoup aimée Jhoom Barabar Jhoom, même si pratiquement personne ne partage son avis (le film a été un désastre au box-office). Mais elle avoue s’être éclatée à la projection du film. Elle l’a regardée parce qu’en réalité elle aime beaucoup l’acteur de Jhoom Barabar Jhoom, Abhishek Bachchan.
A propos de son rôle dans Saawariya, elle explique: « Le personnage est l’exact contraire de ce que je suis réellement.[…] Elle EST l’amour. Si quelqu’un veut apprendre comment aimer, alors il faut l’apprendre de Sakina. Je pense que personne n’a la force, surtout à notre époque, d’aimer comme elle le fait. C’est épatant. »
Elle connaît Ranbir Kapoor depuis toujours, et elle s’amuse à énumérer les coïncidences qu’il y a dans leurs trajectoires. « C’était tellement fou. Ranbir et moi, nous sommes allés à l’étranger au même moment: il est parti aux Etats-Unis, et je suis allé à Singapour. Tout ce qui nous est arrivé, s’est produit exactement en même temps. Il est un de mes meilleurs amis, et j’étais si heureuse qu’il fût mon premier partenaire, parce que je peux me comporter comme une idiote devant lui, cela ne lui importe guère. »
« Ranbir ne peut pas me juger. Parce qu’il se permet toutes les insolences, y compris celle de roter, en ma présence. Nous sommes des amis, mec. Et, en tant qu’acteur, on ne peut pas être sur ses gardes en permanence. Vous devez être toujours complètement ouvert et vulnérable. Et je peux être ainsi avec Ranbir parce que je le connais si bien, depuis toujours. »
« C’est avec Salman Khan que j’ai eue le plus de plaisir à travailler, parce qu’il est tellement insouciant [….]. J’étais impressionnée par lui parce que j’ai toujours été son admiratrice. Shah Rukh Khan et lui sont comme des dieux pour moi. Je suis déjà allée en vacances une fois ou deux avec Salman parce qu’il est vraiment proche de mon père. En tant qu’actrice, je pensais que j’allais mourir, mais il était si sympa avec moi. Et le plus agréable avec Salman, c’est qu’il traite tout le monde de la même façon. C’est un mec tellement cool, il est comme une star de rock. »
A propos des performances dans Saawariya, elle dit: « Je n’ai aucune perspective sur moi-même. Je peux vous dire que Ranbir est magnifique dans le film, et que Sanjay Bhansali est un génie.[…] Tout est formidable dans ce film, mais je ne peux pas me juger! Jamais! »
Son père, Anil Kapoor, lui a conseillé de ne pas lire les critiques à la sortie du film. « Il ne veut pas que je me laisse emporter par les bonnes ou les mauvaises réactions. Il ne croit pas en la compétition, il pense qu’elle ne doit exister qu’avec vous-même. Améliorez-vous. »
« J’ai travaillé sans arrêt ces quatre dernières années. Je n’ai pas eue de vacances depuis que j’ai dix-sept ans.[…] Les projets de films se présentent à moi, mais je pense que j’ai besoin de vacances. Je pense que je suis trop jeune pour parler comme cela, non? Je vais laisser mon père décider, car il a l’expérience et il souhaite le meilleur pour moi. Moi, je veux surtout me la couler douce. »
« Je suis comme un cheval avec ses œillères, pour le dire avec délicatesse.[…] Je me suis tellement concentrée sur Saawariya que je ne sais plus où le film s’achève et où ma personnalité commence. J’ai besoin d’un peu d’espace, ne croyez-vous pas? »
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